Quand une personne ne parle pas, il faut chercher d’autres moyens de communiquer.
Mais si elle a d’autres défis… des difficultés motrices, sensorielles, cognitives. Comment savoir ce dont elle est capable ?
L’équipe d’HappyCap remercie Amélie KAISIN, logopède/orthophoniste passionnée de CAA, de nous avoir fait part de son expérience et de ses conseils.
Accepter l’incertitude
Il est extrêmement compliqué d’évaluer précisément les compétences d’une personne qui a des troubles importants de la communication. S’il y a des difficultés motrices, que son corps ne fait pas toujours ce qu’elle veut, quand elle veut, c’est d’autant plus complexe.
On est dans l’incertitude, pour savoir précisément ce que la personne comprend, ce qu’elle souhaiterait exprimer, quel serait son potentiel.
« Quand la communication d’un enfant est entravée, on ne sait pas ce qu’il sait. »
Tabi Jones-Wolleber, orthophoniste.
Comment faire quand on ne sait pas ce dont l’enfant sera capable ?
A mes yeux, une des valeurs essentielles dans l’accompagnement des personnes ayant des besoins complexes de communication est de présumer de ses compétences. En effet, rien dans une chenille ne nous dit qu’elle sera un jour papillon.
Avant de devenir papillon, il est primordial de construire un cocon solide. Pour ce faire, former une équipe avec la personne et ses parents me semble l’ingrédient essentiel. Il faut prendre soin de cette équipe, croire en la personne encore et encore, être à l’écoute dans la bienveillance et le respect, accompagner le parent dans ses doutes et ses questions. Tout cela est indispensable pour que main dans la main, nous avancions dans la même direction : développer une communication efficace pour que la personne vive une vie épanouie.
Pourquoi faut-il présumer du potentiel chez chaque personne ?
Le potentiel d’une personne n’est pas fixe, il se développe grâce à son environnement, aux relations avec la famille et l’entourage, aux opportunités d’apprentissage. Il est de notre devoir de croire au potentiel de chaque enfant, chaque personne, pour lui permettre de développer ses compétences. Si au contraire on part plutôt du principe que les défis sont trop lourds, le handicap trop important, on risque de passer à côté du vrai potentiel de la personne, qui ne pourra pas surmonter ses empêchements sans avoir accès à certains outils et opportunités. L’ « hypothèse la moins dangereuse » est donc de se dire que la communication est possible, le progrès est possible, les apprentissages sont possibles…
Que risque-t-on de croire en la personne et en ses compétences ? De belles étincelles ou de grandes explosions de communication ! On risque de rencontrer de magnifiques papillons !
Comment conseilleriez-vous des professionnels qui découvrent la CAA ?
Finalement, accompagner une personne avec des troubles de la communication n’est pas un voyage vers une destination fixe, on ne sait pas précisément où on va, on n’a pas de certitude sur les limites de son potentiel (s’il y en a !). Ce que l’on sait cependant, c’est que la vie s’enrichit VRAIMENT quand on avance ensemble.
L’équipe HappyCap remercie encore Amélie Kaisin pour sa collaboration. Amélie exerce en tant que logopède à Liège en Belgique et accompagne des familles pour la mise en place de la communication alternative et augmentée.
FAQ
HappyCap Foundation vous propose une Foire à Questions (FAQ) :